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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 14:08
Un enfant paralysé par un vaccin : Un drame poignant

Achraf Diwane, 7 ans, est devenu tétraplégique suite à une injection d’un vaccin contre l’hépatite B, 'Engerix-B' de SmithKline Beecham qui a nié pendant 5 ans la responsabilité de son produit dans cette affaire. Or, une expertise récente du médecin légiste a établi un lien de cause à effet.

Vendredi 4 février 2000. Casablanca. Hasnaâ Diwane, son bébé dans les bras, entre dans une pharmacie du boulevard El-Fida, achète un vaccin contre l’hépatite B, 'Engerix-B', et se dirige vers un dispensaire de son quartier. Elle ne savait pas à l’époque qu’elle allait bouleverser complètement la vie de son enfant de 19 mois, Achraf Diwane. Comme toute les jeunes mères, après l’injection du vaccin, elle tente de bercer son bébé et calmer ses petits bobos.

En vain. L’intensité des douleurs va crescendo. Le petit Achraf ne cesse de pleurer, des maux terribles le rongent de l’intérieur et son état physique se dégrade. Alarmés, ses parents l’emmènent aux urgences du Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Ibn Rochd, le dimanche 6 février 2000. C’est le début d’une descente aux enfers. ' J’ai remarqué qu’Achraf a changé depuis cette maudite injection du vaccin 'Engerix-B'. La première réaction du médecin qu’il l’a examiné, deux jours après cette vaccination, a confirmé nos doutes : ce changement brutal est dû à cette injection. Mais, le médecin qui assurait ce jour-là la permanence a refusé de l’admettre aux urgences arguant que son état nécessite des soins particuliers', se souvient Hasnaâ Diwane, les larmes aux yeux.

Les Diwane ne savent plus quoi faire. Abasourdis par cette réaction du service des urgences et assommés par un développement tragique de la santé de leur bébé, ils frappent, en désespoir de cause, à la porte de ' La goutte de lait'. ' Nous étions alors contraints de faire passer à Achraf la nuit du dimanche jusqu’au lundi dans 'La goutte de lait', un centre pour enfants abandonnés !', raconte cette jeune mère qui n’en revenait pas. Le lundi au petit matin, elle persiste et s’attache à son droit d’une hospitalisation au CHU d’Ibn Rochd.

Le petit Achraf reçoit finalement des soins et trouve une place à l’hôpital des enfants. 'Trop Tard! Achraf respirait à peine, ses mains et ses bras ont commencé à s’atrophier. Il ne pouvait plus prononcer un traître-mot. Il était là, mais n’est pas là', ajoute-t-elle, avec un brin de colère mâtiné d’amertume. Trois jours donc après l’injection de l’' Engerix-B ', Achraf n’est plus le même. Il sombre dans un profond coma. Un état végétatif pendant une durée de trois mois. De cette époque-là, Hasnaâ Diwane n’en a pas oublié une seconde : 'On a vu des vertes et des pas mûres. Achraf qui n’avait que 19 mois souffrait en silence : perte de poids, gêne respiratoire, trouble de déglutition…Après son réveil du coma, il était squelettique'.

 

Mais, ce que cette jeune mère n’ose toujours pas à prononcer est que son fils en est sorti tétraplégique. Les Diwane savaient qu’on ne sort rarement indemne d’un coma de trois mois, mais ils espéraient que la chance serait de leur côté. S’ils croient au destin, ils insistent tout de même à chercher à comprendre les tenants et les aboutissants de cette tragique évolution de l’état physique et mental de leur enfant. ' Le lien entre l’injection de l’'Engerix-B' à mon fils et sa tétraplégie saute aux yeux. Il est clair comme de l’eau de roche que c’est cette vaccination qui est à l’origine du malheur de mon Achraf', note Hasnaâ Diwane. C’est ainsi que les Diwane ont porté l’affaire devant les tribunaux, en novembre 2000.

 

La première expertise ordonnée par le Tribunal de première instance d’El-Fida Derb Soltane, à Casablanca, ne tranche pas sur le lien de causalité entre l’'Engerix' et la paralysie : le rapport avait conclu que cette évolution pourrait être due à cette vaccination. L’utilisation du conditionnel dans ce premier rapport a fait traîner l’affaire. Le deuxième rapport a été par contre établi par l’Ordre des médecins, mais là encore aucune précision claire et nette sur le lien de causalité. Le laboratoire SmithKline Beecham, le producteur de ce vaccin contre l’hépatite B, continue de plaider que son 'Engerix-B' n’y est pour rien dans ce cas. Et d’avancer le plus massu de ses arguments : la synchronisation entre la vaccination et le changement de la santé d’Achraf Diwane n’est pas une raison pour incriminer son 'Engerix-B'. Croyant, dur comme fer, que ' ' Engerix-B' est le vaccin par qui la tétraplégie est arrivée ', les Diwane ne baissent pas les bras.

Le Tribunal de première instance d’El-Fida Derb Soltane ordonne un troisième rapport d’expertise auprès du Professeur Said Louahlia. Directeur de l’Institut de médecine légale Ibn Rochd, il étudie minutieusement le dossier médical du petit Achraf et arrive à trancher le débat qui a tant divisé entre les Diwane et le laboratoire SmithKline Beecham. 'On apprend par le dossier médical d’hospitalisation que le début de la symptomatologie remonte au 7 février 2000, trois jours après avoir reçu une injection de vaccin anti-hépatite B, de type 'Engerix-B', par l’installation brutale d’un syndrome grippal avec impossibilité de marcher, trouble de la déglutition et gêne respiratoire', relève-t-on dans le rapport d’expertise du Pr. Said Louahlia. En notant que le produit incriminé n’était pas défectueux au moment de l’utilisation, il affirme qu’il n’existe aucune cause étrangère à la tétraplégie d’Achraf et que la chronologie des faits conduit à admettre le lien de causalité direct et non pas présumé de son existence entre l’injection du vaccin et la naissance de la maladie.

 

'Rien ne va à l’encontre d’une encéphalopathie post-vaccinale. Il existe un lien de causalité direct entre le vaccin et l’encéphalopathie du fait des critères d’imputabilité réunis', lit-on dans la conclusion de ce rapport d’expertise. Une conclusion, on ne peut plus clair, qui vient d’asséner un coup de grâce à un laboratoire qui a rejeté, pendant cinq ans, toute responsabilité de son produit concernant la détérioration de la santé d’Achraf.

SmithKline Beecham s’est obstiné, sans aucun fondement, à prétendre que son vaccin n’est pas en cause. Il suffit d’ailleurs de lire la notice de l’'Engerix-B' pour s’en convaincre. Dans le chapitre des effets indésirables, et avec des lettres à peine visibles, SmithKline Beecham note que son vaccin entraîne dans des cas ' très rares des effets indésirables sur le système nerveux central et périphérique : paralysie, neuropathie, névrite (y compris syndrome de Guillain-Barré, névrite optique et sclérose en plaque), encéphalite, encéphalopathie, méningite '.

 

Pourquoi ce laboratoire s’acharne-t-il donc à renier des vérités qu’il a lui-même pris soin d’énoncer dans une notice-fleuve ? Pourquoi un pareil géant pharmaceutique ne ménage-t-il aucun effort à faire traîner une affaire alors que nous ne cherchons qu’une simple réparation de préjudice ? Pourquoi ne propose-t-on pas une hospitalisation à l’étranger à notre enfant et mettre fin à ce débat ? Ce sont-là des questions parmi d’autres qui taraudent l’esprit des parents d’Achraf.

La fin du calvaire des Diwane devrait être annoncée cette semaine, si seulement le Pr. Said Louahlia ne s’était pas absenté de cette audience du lundi dernier au Tribunal de première instance d’El-Fida Derb Soltane, en raison d’un voyage à l’étranger. Le juge a fixé un nouveau rendez-vous, le 20 juin prochain, où tous ceux qui ont suivi, de près ou de loin, ce dossier seront présents.

 

 

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Patricia Gouy : 'le combat continue'

L’affaire d’Achraf Diwane, victime du géant pharmaceutique Smithekline Beucham a été de nouveau reportée pour le 3 octobre prochain. La dernière audience a connu la présence de Patricia Gouy, la représentante des victimes de ce vaccin en France. Entretien.


ALM : Vous êtes au Maroc spécialement pour suivre les derniers développements du cas d’Achraf Diwane. Quelles sont les raisons de cet intérêt ?


Patricia Gouy : Achraf Diwane est la première victime médiatisée de ce vaccin contre l’hépatite B, au Maroc. Je m’intéresse de très près à cette affaire parce que je suis moi-même victime de ce vaccin. En France,  une association a été créée, rassemblant toutes les personnes qui souffrent le martyre à cause de ce produit. Je ne comprends toujours pas pourquoi le laboratoire pharmaceutique Smithekline Beucham refuse d’indemniser les Diwane, alors qu’il a bien inscrit sur la notice que l’'Engérix B ' a des effets secondaires sur le système nerveux.

Pour votre cas, avez-vous reçu des indemnisations ?

Mon cas est un peu particulier. J’étais en fait Aide-Medico-Psychologique dans un hôpital public, et précisément dans le service qui s’occupe des handicapés. Et avant d’exercer, il fallait absolument être vacciné contre l’hépatite B. J’étais donc obligée de le faire. C’était en 1994, j’avais 34 ans. Depuis, ma vie a basculé dans un cauchemar sans fin. Je vivais avec un rythme rapide, je faisais du sport, je m’occupais de mon foyer…Bref, je menais une vie normale. Je continue à toucher mon salaire, mais j’attends toujours d’être indemnisée. Le laboratoire m’a proposé une somme annuelle de 9200 euros, mais j’ai refusé. C’est minime par rapport à la souffrance que ce vaccin nous a causée. Mon état physique se dégrade de jour
en jour.

Quel est le nombre des victimes qu’a engendrées ce vaccin en France?

Tout d’abord, il faut rappeler qu’au milieu des années 1990, la France a connu une vaste campagne de vaccination contre l’hépatite B. Dans ce sens, l’ancien ministre de la Santé, Bernard Kouchner, s’est opposé à cette campagne de masse.
Les effets indésirables et néfastes de ce vaccin se sont vite manifestés. C’est ainsi que l’on compte actuellement 2600 victimes rien qu’en France. Seules une centaine de personnes ont été indemnisées.Le combat est difficile. Mais il continue.

Les victimes ont constitué une association appelée REVAHB. Quel est son rôle ?
Le 'Réseau Vaccin Hépatite B' a été créé en 1997 par des personnes atteintes d’effets secondaires graves apparus suite à une vaccination contre l’Hépatite B. L’objectif primordial du REVAHB est de faire reconnaître auprès du grand public la réalité des effets ravageurs du vaccin. Cette association joue également un rôle d’écoute et d’aide psychologique au profit des victimes .

Le 22-9-2005
Par : Atika Haimoud

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source : www.aujourd'hui.ma

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commentaires

D
Thanks a lot for sharing this informative post regarding the importance of vaccination. It is really interesting to read the story of Ashraf. I enjoyed every moment of reading it. In some cases the vaccination can create after effects but it is normal.
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